D’ailleurs c’est ici ou la dualité de l’être – 4/6

Scène 4  A sa place, Main à la retourne joue des airs de danse à l’accordéon. Entre Patte folle.  PATTE FOLLE – Mais c’est qu’il arriverait même à me faire danser cet animal ! Alors là, tu m’épates.  MAIN A LA RETOURNE – (S’arrêtant de jouer.) Et voilà le travail ! Mon vieux cette fois, c’est parti. Je joue, et pas que pour moi, j’ai un public ; une nouvelle vie, je n’en crois pas mes yeux. Pour tout te dire je me sens un autre homme et tout ça, grâce à toi.  PATTE FOLLE – Grâce à moi… Celle-là, c’est la meilleure ! …

D’ailleurs c’est ici ou la dualité de l’être – 3/6

Scène 3   Lumière sur Main à la retourne qui joue du diato, qui chante et qui joue en chantant… MAIN A LA RETOURNE – La musique lorsqu’elle est jouée, c’est pareil pour le chant, on croit que finie la résonance des sons elle s’efface de l’air et de la mémoire, tombe sur nos godasses et roule dans le caniveau en de microscopiques nuées. Eh bien pas du tout. Ce n’est pas ce qui se passe. La musique c’est comme la peinture ou la sculpture, elle reste suspendue dans l’air, accrochée aux arbres, contre les herbes, les pierres, et elle …

D’ailleurs c’est ici ou la dualité de l’être – 2/6

Scène 2 Patte folle déboule dans le lieu où il a laissé son compagnon avant son départ pour le trimard. PATTE FOLLE – Oh ! Main à la retourne, oh ! oh ! Si les monolithes se mettent à marcher, il ne me reste qu’à trotter sur la tête. A moins qu’il soit passé sous terre à force de stagnation. Serais-tu là dispersé dans la poussière du chemin, dans les herbes du talus ? Oh ! La Retourne ! Un signe avant que je m’étonne de tant d’imprévu. MAIN A LA RETOURNE – Arrête de brailler, que tu déranges la nature, du moins celle-là  et moi, …

D’ailleurs c’est ici ou la dualité de l’être – 1/6

L’histoire se passe dans un pays situé hors du monde urbain. Les personnages sont : –         Main à la retourne –         Patte folle Scène 1 Du noir de la scène vient une chanson. La lumière éclaire progressivement le plateau où apparaît un personnage chantant, avec un bâton : Main à la retourne, que rejoint un autre personnage : Patte folle. Le chant (sur l’air de « N’en denché con tu ») L’été s’en est allé Et l’automne ne devrait pas tarder L’été s’en est allé Et tout va s’effacer Je vais devoir Tout recommencer PATTE FOLLE – Alors, Main à la retourne, toujours pessimiste, …

Les conscrits de Brassac-les-Mines (suite…)

Photographie du 3 juillet 1924, de J. Bonnefoy   …Tout en passant d’un visage à l’autre, tous ces visages me devenaient de plus en plus familiers, je me sens tout particulièrement attirée par celui de la jeune fille au troisième rang à gauche, en partant du bas. Cette jeune fille semble appartenir à un autre monde. Elle dépareille totalement du reste du groupe. On dirait même qu’elle porte un masque, celui d’un personnage de fiction dans un film muet des années 1930.  Évidemment, je ne néglige pas le sort très difficile des femmes et jeunes filles vivant dans les départements …

Les conscrits de Brassac-les-Mines

Photographie du 3 juillet 1924, de J. Bonnefoy   A la première rencontre avec cette photographie de Brassac-les-Mines du 3 juillet 1924, je suis restée là, dévisageant, zieutant tour à tour chaque personnage d’un œil lointain, étranger. Toutefois, en m’y attardant un peu, mon regard devenant de plus en plus curieux, plus fouineur, plus indiscret, je m’aperçois que J. Bonnefoy, l’auteur de cette photographie, a effectué cette prise de vue à l’occasion de la sortie du conseil de révision pour immortaliser cette journée, la présence des musiciens laisse préjuger d’une suite festive. Cette photographie éternise donc le rite de passage …

Le premier jour des noces

Cette chanson a été enregistrée par Jean Dumas auprès de Marie Soulier, à Mans en Haute-Loire, le 21 février 1960. Les paroles sont construites autour d’images signifiantes mélangeant l’aspect concret de l’objet (l’habit) et l’aspect abstrait du sentiment qui s’y rattache (la tristesse de se marier). Ainsi, l’habit de noces devient un habit de deuil, celui de la jeunesse qui vient de se terminer. En se mariant, la jeune fille s’habille non pas de toile, mais de patience et de souci. Ce va-et-vient entre le concret et l’abstrait rend le symbole très fort, et montre tout le poids des conventions …

Le merle

Cette polka est interprétée par Jean Thialier à la clarinette, enregistré à Saint-Julien-de-Coppel dans le Puy-de-Dôme par l’AMTA le 8 janvier 1991. https://amta.fr/wp-content/uploads/2012/06/MS018-lo-merle.mp3 Il s’agit d’une version de « quand lo merle sauta al prat », polka très connue et répandue, tant dans la tradition orale que dans le répertoire des groupes folkloriques, Elle diffère cependant de la version dite « standard » par  quelques variations mélodiques de fin de phrases (mesures 2, 6 et 17). Il peut s’agir d’un apport du musicien lui-même ou de l’apport d’un autre musicien qui lui a transmis. Ces quelques variations donnent une couleur qui fait …

Ond anarem gardar

Il s’agit du titre d’une bourrée bien connue, interprétée ici par Antonin Chabrier, violoneux de Riom-es-Montagne dans le cantal, enregistré en Août 1973 par Jean-François Dutertre et Emmanuel Lazinier, et publié dans la double cassette « Cantal, Musiques Traditionnelles » (AMTA). https://amta.fr/wp-content/uploads/2012/06/MS017-ont-anarem-gardar-AChabrier.mp3 Ce violoneux présente deux particularités. Il a d’une part un jeu très reconnaissable, on ne peut pas se tromper quand on l’entend. D’autre part, ses versions sont très personnalisées, il a des tournures mélodiques bien à lui. Il semble que sa mélodie soit élastique : les notes d’appui (celles qui sont les plus longues et celles qui sont ornées sur …

Bourrée d’Aumont

Cette bourrée est jouée par Etienne Civiale, accordéoniste de Salilhes, hameau à proximité de Vic-sur-Cère dans le Cantal. Il a été enregistré par Jean-Claude Rocher le 04/07/1988. [audio:https://amta.fr/wp-content/uploads/2012/05/MS016-bourrée-daumont.mp3|titles=MS016 bourrée d’aumont] Au premier abord, il s’agit d’une bourrée jouée dans le style consacré, très connue dans le milieu des Auvergnats de Paris, dans une version bien cadencée. On remarque, d’ailleurs, que le joueur respecte les codes entendus avec, notamment, un appel pour attaquer le morceau et une courte formulette pour en indiquer la fin. La main droite est chargée de la ligne mélodique et la gauche de l’accompagnement. Mais prenons le …