Coiffa te bian, une bourrée au tralala

Cette bourrée est chantée par Jean Chabosy, enregistré  par José Dubreuil le 02/03/1989 à La Renaudie, près de Larodde, canton de Tauves dans Puy-de-Dôme. https://amta.fr/wp-content/uploads/2012/03/MS007-coiffa-te-bien.mp3 Dès le début Jean Chabosy nous installe dans une pulsation faite d’accents alternés, un moyen (noté –) et un plus fort (noté >). Le fait de commencer par l’accent le plus faible donne à cette bourrée un véritable balancement, un « chaloupé » particulièrement propice à la danse. Le chanteur s’accompagne des pieds afin de soutenir la chanson grâce à un moteur rythmique invariable, ce qui lui permet de varier les accents, de respirer à des moments …

Le Tourniquet

Cette bourrée est jouée par Victor Alard à la cabrette et Joseph Aigueperse (dit « le taureau de Salers ») à l’accordéon. L’extrait sonore suivant est issu d’un disque 78 tours enregistré à Paris en 1931. https://amta.fr/wp-content/uploads/2012/03/MS006-Le-tourniquet-VA.mp3 Il s’agit d’un mélange de deux mélodies : « le Tourniquet » commence et finit l’extrait, et au milieu s’intercale une version de « Ieu n’ai cinq sous ». L’enchaînement des deux morceaux se fait naturellement, dans la même dynamique, dans le même mouvement, sans changement de son ni d’annonce. Il s’agit de ne pas casser le fil du morceau qui se déroule à nos oreilles. Le couple maintenant …

1924 Les conscrits de Brassac-les-Mines – Episode 2

  …Je vais commencer donc par les hommes de l’orchestre assis au premier rang en allant cette fois de gauche à droite. Le joueur de grosse caisse est le plus âgé de tous les hommes de cette photo et on sent en lui une fatigue qui se lit sur son visage. Le joueur de violon semble être ailleurs, habité par un esprit qui le déborde. Je profite de cette remarque pour attirer votre attention sur la beauté de sa chevelure. Le joueur de trombone à pistons paraît n’avoir que peu d’ambition, se limitant et se satisfaisant de son état. Le …

Au lac de Saint-Front

Cette complainte est chantée par Jean Gimbert, enregistré  par Yves  Becouze et Cyril Roche le 14/01/1993 à Roiron de Rosières en Haute-Loire. https://amta.fr/wp-content/uploads/2012/03/ENQ0070_05-au-lac-de-Saint-Front.mp3 La voix de ce chanteur suscite immédiatement l’écoute, on est retenu par son timbre et interpelé par son phrasé très souple. La qualité musicale de son interprétation aide l’auditeur à se concentrer sur l’histoire : ce que le texte raconte prend alors une dimension plus grande. La mélodie se déroule au rythme de l’histoire, comme si le chanteur nous racontait les dernières nouvelles, mais en voulant nous toucher, faisant en sorte que la chanson nous parle. D’ailleurs, cette …

La belle épicière (Combrailles au diatonique 1)

Cette valse est jouée à l’accordéon diatonique par Guy Bourdier qui  a été enregistré par les Brayauds le 16 février 1987 de Saint-Julien-la-Geneste, canton de Saint-Gervais d’Auvergne dans les Combrailles (63). Il s’agit d’un extrait de la cassette : « Musique du canton de Saint-Gervais ». https://amta.fr/wp-content/uploads/2012/02/AMTA0006_06.mp3 Le jeu de Guy Bourdier semble se situer au carrefour de différents styles et de différentes époques. On entend, comme chez beaucoup d’autres joueurs d’accordéon des Combrailles, l’influence marquée du genre musette, en particulier dans la couleur tonale de la mélodie. Mais la façon de jouer semble directement issue du répertoire de la tradition orale, par …

LA SESSION AUVERGNATE

Il est question dans ce mémoire de DE en musique traditionnelle (CEFEDEM Rhône-Alpes) d’analyser une pratique contemporaine des musiques traditionnelles d’Auvergne : la session. Ce temps est un rituel communautaire favorisant une économie de transmissions de savoirs singulière et efficace. La session est un bain culturel dans lequel l’échange des savoirs est fondé sur un principe de mutualisation. Mots-clés : Session auvergnate, rituel, communauté, identité, transmission, mutualisation des savoirs. Il suffit de cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l’intégralité de ce mémoire : La session Auvergnate

1924 Les conscrits de Brassac-les-Mines – Episode 1

  Cette photo de conscrits de Brassac-les-Mines du 3 juillet 1924 porte en elle deux faits ayant un caractère exceptionnel. Le premier est que rares sont les femmes figurant sur un document iconographique qui fixe les jeunes gens rassemblés autour de cet événement et deusio il est également rare d’avoir un groupe de conscrits accompagnés par autant de musiciens : ici huit. Cet orchestre est composé d’un ensemble d’instruments à vent dont deux clarinettes, un piston, un trombone à piston et une basse à vent auquel se sont associés un violon et un duo rythmique fait d’un tambour et d’une grosse …

Une fois dans un village

Cette belle mélodie est très répandue dans l’Artense et le Cézallier. Il s’agit d’une chanson, interprétée ici au violon par Odette Gatignol, enregistrée le 19 décembre 1986 par Eric Cousteix à la tour d’Auvergne. C’est un « réveillez », un chant de quête de la période de Pâques. https://amta.fr/wp-content/uploads/2012/02/MS003-une-fois-dans-un-village.mp3 L’interprétation d’Odette Gatignol est remarquable et étonnante. En voici les raisons. Son jeu se situe dans la lignée de certains violoneux de l’Artense, comme Joseph Perrier par exemple. Le son est très ample, vibré, mélodique. Mais on ne retrouve pas ici les éléments typiques de la tradition des violons de l’Artense et du …

La vieille

« La vielha » est chantée en occitan par Louise Chambon, enregistrée par José Dubreuil et Jean-Claude Rocher à Vic-sur-Cère le 13 juillet 1988. En voilà une chanson ! En voilà une chanteuse ! En un peu plus de trois minutes, tout un paysage se dessine. On dirait que, le temps de quelques couplets, toutes les chansons traditionnelles et toutes les voix qui les ont portées se sont rassemblées dans celle-là. https://amta.fr/wp-content/uploads/2012/02/ENQ0023_02-la-vielha.mp3 L’histoire est très répandue dans la chanson traditionnelle, tant dans le répertoire occitan que francophone : une vieille dame qui séduit un jeune homme, ils convolent en noces, et après …

La Mer

Elles ont beau être quatre allongées dans l’herbe rase et coupante de toute plante battue par le vent du large, rien ne bouge. Cette journée de printemps encore froide est belle et le photographe fixe cet enchevêtrement de corps féminins enroulés dans leurs manteaux. Non, ce n’est pas lui avec son appareil qui capte les regards de ces femmes mais bien un autre individu qui, placé sur la droite de l’opérateur, attire l’intérêt de trois d’entre elles. Seule la plus banale des quatre semble être en phase avec l’objectif. La malice qui se dégage du sourire des autres doit lui …