C’est une chanson très répandue dans le répertoire général des chanteurs de tradition orale du Massif central. Il en existe autant de versions que d’interprètes. Celui que nous écoutons est Antonin Delchet, dit Maurice, originaire du pays de Mauriac et enregistré par Jean-Claude Rocher le 26/06/1990 à Murat (cantal).
Cette chanson sonne un peu « vieillotte » à notre oreille actuelle, le sujet en est relativement léger, tout comme la mélodie d’ailleurs. Pourtant, il me semble que quelque chose dans cette interprétation retient l’attention. Le son de la voix, d’abord, très ample, éraillé, pose toute son épaisseur sur cet air tout simple : ce qui lui donne un air de profondeur, voire de tristesse avec sa gamme aux tierces basses.
Puis le rythme ensuite, donc le traitement est bien particulier. On remarque la place variable des respirations, servant de ponctuation d’une part (voir mesure 12), et de relance de l’autre (voir mesure 5) lorsqu’elle se trouve ne plein milieu d’une phrase. L’intervention de la noire pointée – croche, en lieu et place de deux noires montre que l’on a à faire à un chant à danser : il s’agit d’un motif récurrent pour faire « tourner » les valses. Au-delà de la danse, ce motif dynamise beaucoup cet air aux phrases musicales longues et lentes.
A cela s’ajoutent les ornements, qu’ils soient vifs et précis (mesures 3 et 11), qu’ils assouplissent grâce à la liaison (mesures 2, 24), ou même qu’ils combinent les deux effets (mesures 7 et 15 : voir les croches liées). L’assemblage de tout cela donne à cette chanson un trait de caractère assez marqué.
Du coup, face à cette interprétation mélodique, les paroles prennent une autre résonance. On oublie un instant l’image un peu délavée de la bergère pour y voir une jeune fille comme les autres, et le « monsieur » devient le symbole du séducteur. Cette histoire n’est pas une pastorale, c’est une situation intemporelle et universelle. Comme si chanter à pleine voix et avec tout son coeur permettait de faire tomber les feuilles mortes. Profitons alors que l’hiver soit en train de passer par là pour secouer nos vieux arbres… Nous aurons peut-être des bourgeons au printemps!
Eric Desgrugillers
salut
ca ressemble bcp des les paroles à un chant de chez nous , chanté par dedée duffaut, « mon pere avait 500 moutons » ! on est moins riche qu’en auvergne en berry ! on en a que 500 !
merci de cette version