22- Les passeurs – Les caresses du botelher
Leurs mains passaient la journée à caresser tout ce qu’ils faisaient, alors que leurs allures offraient des visions d’hommes rustres jusqu’à la sauvagerie. Ils étaient vêtus de guenilles sales et déchirées où, dans les trames des tissus de moleskine qui les recouvraient, s’étaient mêlés lait caillé, herbes écrasées, bouses de vache, transpiration, poils de chiens et de bovins, poussières grasses ou légères qui donnaient du brillant à leur tenue. Ces dernières semblaient vissées sur leurs chairs. Le béret n’avait de forme que celle de leur crâne. Plaqué là depuis une éternité, son feutre avait fait tous les efforts du temps …