A marcher sur mon ombre, j’étais arrivé à être persuadé de traverser des eaux en appui sur de grandes feuilles sombres.
La maison était au fond de l’allée et semblait osciller.
Mes pensées étaient déjà loin lorsqu’il me salua. Nos mains sont restées longtemps l’une dans l’autre et sa peau brune faisait apparaître la pâleur de la mienne.
Sur le banc adossé à la façade, la discussion prit place. Il chanta s’adressant face à lui. Je ne le voyais que de profil.
Je suis resté des heures à l’écouter chanter, tentant de m’accrocher à l’essentiel.
Désormais, je porte ce souvenir en moi et en me bouchant les oreilles je cherche à l’entendre.
Dans le silence retrouvé, sans avoir pu le rattraper, je me souviens…il savait chanter.