La Vouivre (1/6)

Lorsque Clodomir Brun me raconta cette histoire, je venais juste de mettre mon pied droit dans ce qui allait être ma huitième année et je me demande quelle est la force qui m’a alors permis de grandir et d’arriver jusqu’à aujourd’hui pour vous raconter cette histoire. Clodomir vivait chez mes parents qui l’avaient recueilli vers la fin de sa vie. Quant à nous, nous avions en fermage la propriété des Apcher de la Barge. Depuis que Clodomir était chez nous, il me racontait souvent des histoires, surtout le temps de l’hiver où les soirées étaient longues. Au début, je le …

04- Contes de Noël – « L’étoile du berger »

Il était une fois et ce ne fut qu’une fois Celle où tout se passe Qu’une étoile dont je ne me souviens pas À l’égal de ce qui ne se dit pas Ne repassa pas les plats Il était une fois une étoile perdue dans l’immensité du ciel et qui dérivait depuis des millénaires dans la galaxie. Tant et si bien qu’elle ne savait plus où elle se trouvait et encore moins où elle devait aller. Alors qu’elle s’apprêtait à se laisser choir en se précipitant vers une planète qui l’avait attirée par sa beauté, ses yeux bleutés, son aspect …

03 – Contes de Noël – « Le bœuf et l’âne »

Comme chaque soir la porte de l’étable était refermée sur leur chaleur et dans la paille que l’on avait étendue sur leur couche. Le bœuf et l’âne, seuls résidents de cet espace où les lueurs du jour venaient de dessiner leurs dernières ombres, s’apprêtaient à se coucher après avoir échangé quelques propos, toujours les mêmes, sur une journée équivalente à toutes celles qu’ils avaient partagées. Alors que la dernière mouche venait de se blottir dans les poils de l’âne, la porte s’ouvrit et la nuit pénétra claire et fraîche, apportant avec elle une légère inquiétude ou du moins l’empressement pour …

02 – Contes de Noël – « La nuit de Noël »

L’effervescence était à son comble et nous étions dans l’incapacité de la réguler, de lui donner un rythme et un sens, même le plus élémentaire. Les sabots de chacun étaient placés par paire ouverts dans la bouche de la cheminée où les braises venaient d’être recouvertes afin qu’elles puissent attendre le retour de toute la famille. Quand la porte s’ouvrit, une bourrasque de vent emporta avec elle une multitude de flocons qui traversèrent la pièce et recouvrirent, comme un drap posé sur la haie d’en face, une partie du parquet où nos pas laissèrent des marques de toutes les dimensions. …