Le bûcheron

I. Tatati et tatata La porte franchie, la pièce unique était à l’image de ce qu’il était : – d’une part un homme sédentaire avec table, chaise, lit, cuisinière et placard ; – et d’autre part un bûcheron avec bidons d’huile, d’essence et de graisse, outils en tous genres et plusieurs tronçonneuses associées à son mobilier, dans leur entier ou en pièces détachées. De toute évidence il aimait son travail, car il prenait ses repas en sa présence, la table étant un établi, et il dormait avec cette étrange compagne, car une de ces inquiétantes machines était allongée sur les couvertures. – …

Eric Desgrugillers

 

Eric Desgrugillers à l’occasion du festival “Les Volcaniques” 2011
Le Gamounet-Saint-Bonnet-Près-Riom (63)

Vidéo n°55

La Vouivre (6/6)

Ce soir-là, devant la porte de l’église, les hommes étaient là et en retrait, toute la population pour écouter. Je vous ai fait venir car il n’y aura pas d’issue favorable pour nous. Ces trois bêtes se font une guerre sans merci sous nos pieds et ce sont des énergies qui ne s’additionnent pas dans le bon sens. Les pierres bougent et les trois vouivres prennent le dessus. Voilà ce que l’on va faire. Mais je ne vous garantis pas que ça réussira. Chaque groupe se placera devant la pierre qu’il a planté, plus quelques hommes pour la vouivre de …

La Vouivre (5/6)

Puis vint le matin où on l’entendit parler tout seul lorsqu’il traversa le village, égaré dans ses pensées, perdu dans son monde, isolé du reste du village comme jamais il ne l’avait été. – C’est trop tard, je n’y arriverais pas tout seul. Dans les mois qui suivirent, tout recommença pour atteindre des niveaux de cataclysme jamais vus. Les gens d’Alleuze ne pouvaient quasiment plus sortir sans risque de se faire embarquer par une tourmente ou une crue subite de la rivière. La vie était devenue impossible à cette population délaissée de tous et qui résistait quand même. N’y tenant …

La Vouivre (4/6)

Le groupe s’ouvrit et Heval pénétra sans un autre mot et sans un regard dans l’intérieur humide de sa maison, alors que la nuit s’était posée sans prévenir personne. Sans faire semblant de rien, chaque membre du village partit faire un tour dans les bois pour, dès qu’il était hors de vue, se précipiter sur les traces du berger et suivre ce sentier maintenant visible où de temps à autre il y avait des pierres plantées dans le sol, des pierres de grande taille qui surprenaient pas leur dimension. Comment avait-il fait seul pour planter des pierres pareilles ? Personne ne …