Rossignolet bu bois

La chanson dit : « Le printemps est venu, j’entends les alouettes… » Dans la chanson de transmission orale (c’est-à-dire qu’on entend et qu’on redit), quoi de plus naturel de parler des oiseaux? D’autant plus si l’oiseau en question est reconnu dans l’imaginaire populaire comme un bon chanteur ! Le rossignol, qu’on entend la nuit et qu’on voit peu, et dont le chant surprend celui qui l’écoute, cristallise suffisamment de mystère pour tenir le premier rôle, même si l’alouette n’est pas loin. On lui met tout sur le dos : il doit supporter les peines des humains, traduire leur langage, leur apprendre à …

Les scottishes d’Albert Pralong

Joueur d’accordéon diatonique et chromatique de Chalencon en Haute-Loire, Albert Pralong a été enregistré en août 1973 par Jean-François Dutertre, Jean-Loup Baly et Emmanuel Lazinier, en cachette de sa femme qui n’appréciait guère que son mari joue de l’accordéon. Dans son répertoire fait d’airs de danse de bal, une part belle est faite aux scottishes, dont l’interprétation a attiré notre attention. En fait, son véritable instrument est l’accordéon chromatique sur lequel il développe un jeu souple et rythmique à la fois, mais il avait débuté sur un diatonique. Les collecteurs lui en ont prêté un pour l’enquête, et on reconnaît …

Le Collectage : Pourquoi recueillir les musiques traditionnelles ?

Les documents de collecte ont une grande importance pour tous les artistes qui s’intéressent aujourd’hui aux musiques et danses traditionnelles. Ils donnent un cadre à ces pratiques contemporaines. Nous allons étudier l’Histoire du collectage, les différentes finalités qu’il peut recouvrir et les rapports humains qu’il suscite. Mots clés : Collectage, collecte, musiques traditionnelles, patrimoine, ethnologie, enquêtes de terrain, archives, collection, ruralité, paysannerie, mémoire, folklore, identité, idéologie.   Il suffit de cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l’intégralité de ce mémoire Le Collectage : pourquoi recueillir les musiques traditionnelles ? Clémence Cognet –  Mémoire de DE en musiques traditionnelles (CEFEDEM Rhône-Alpes) …

De la bourrée qui ne se danse pas…

Toutes les bourrées ne sont pas nécessairement jouées ou chantées pour la danse. En témoignent les deux extraits qui suivent et qui ne sont qu’un aperçu d’un répertoire assez vaste et méconnu : la chanson sur un rythme de bourrée. Pour y voir clair, trier les éléments de nos connaissances, nous avons souvent besoin de catégoriser, de classer, de mettre un mot, une notion sur des faits. Mais les faits dépassent souvent nos cadres étroits. Par habitude, nous opposons la chanson narrative en rythme libre à la musique à danser, contrainte par les pas de danse. Mais les choses ne sont …

La bourrée à un temps (l’harmonica en Auvergne 3)

Non, il ne s’agit pas d’un nouveau genre de bourrée (après la « deux temps » et la « trois temps ») que nous propose à l’accordéon et à l’harmonica Louis Crégut, enregistré à Champeix en juillet 1989 par Anne Garzuel et José Dubreuil, mais du répertoire classique puisé parmi les éternels tubes de la musique auvergnate. Deux morceaux, « La moralhada » et « Les garçons de la montagne » (« De que veniatz cherchar » en occitan), déjà mille fois entendus… Mais comme disait un jazzman dont j’ai égaré le nom : « l’important n’est pas ce que l’on joue, c’est comment on le joue ». Voici donc nos deux …

Le joueur de flûte à la voix

Joseph Sicard est enregistré par Eric Roux en 1981. Il n’est ni accordéoniste, ni vielleux, ni cornemuseux : c’est un joueur de fifre, comme on en trouve dans la région de Brioude et de Langeac en Haute-Loire. Passant indifféremment du grave à l’aigu, mais avec une belle palette d’ornementation, il interprète ici le début d’un tube du nord-est de la Haute-Loire : La Youska… Mais attention! cette enquête surprenante réserve bien des surprises : le fifre ne répondant pas suffisamment aux exigences du musicien, Mr Sicard se met donc à chanter, dans le style des plus grands chanteurs de bal …