Olivier Gitenait : Cornemuses du centre / Saxophone
Yannick Guyader : Accordéon diatonique / Cornemuse du centre
Jean-Philippe Schmitt : Vielle à roue
Thibaut Blanc : Arrangements électro / DJing
Clotilde Amprimoz : Création vidéo
Marc Simon : Sonorisation
Cela fait bientôt huit mois que les quatre compères d’Astoura se retrouvent régulièrement dans les infrastructures de la ville de Bellerive Sur Allier (03) pour distiller, pétrir et malaxer la matière première du « son trad » afin d’en extraire l’essence, puis le confronter aux esthétiques des musiques électroniques. Ensemble ils ouvrent un monde nouveau où les machines surfent sur la vague d’un «power folk » de plus en plus ancré dans la danse.
L’histoire d’une création
Tout débuta lorsqu’Olivier Gitenait, cornemuseux, saxophoniste, professeur de cornemuse et de saxophone eut l’idée d’expérimenter lors d’un concert, l’association d’un quatuor de sax avec un DJ. Après celle-ci, une réflexion s’installa ainsi qu’une très forte envie de transposer le projet aux musiques traditionnelles pressentant une fusion compatible de l’énergie des deux univers. Ce fut Thibaut Blanc qui accepta de se lancer corps et âme dans le projet : son héritage familial dans le milieu folk et sa passion pour les musiques électroniques sont les deux piliers du rôle de passerelle qu’il joue dans le groupe. En même temps, deux autres musiciens issus du milieu traditionnel, Yannick Guyader (accordéon diatonique) et Jean-Philippe Schmitt (vielle à roue), se joignirent à l’aventure.
On pourrait y voir d’un côté, le trio emblématique accordéon diatonique – musette du Centre– vielle à roue du folk français et de l’autre un scratcheur, casque vissé sur les oreilles, qui fait le grand écart en ayant un pied dans chaque milieu. Néanmoins ce serait négliger l’homogénéité qui s’en dégage, car il s’agit d’un véritable échange musical cohérent.
« Je préfère travailler à partir de morceaux bruts pour créer mon univers sonore » T. Blanc
La réussite du mélange tient sans doute à la méthode de travail adoptée par le groupe qui passa par plusieurs fonctionnements avant de choisir finalement celui qui lui semblait le plus efficace: la première étape est la composition (90% du répertoire sont des compositions des musiciens issus des musiques traditionnelles), puis les airs sont enregistrés en monodie, sans arrangements, et envoyés à Thibaut Blanc. A partir des mélodies, il créé un univers sonore, ébauche une proposition de structure, monte son propre châssis rythmique. Puis, dernière étape, le groupe se retrouve en week-ends pour retravailler, tous ensemble, le morceau en question et construire des arrangements plus approfondis de la part du combo trad’. A l’issue de ce travail, les morceaux ne sont pas figés pour autant, car les techniques de Musique Assistée par Ordinateur qu’utilise Thibaut Blanc lui laissent une liberté d’intervention en live et donc une marge d’improvisation pour la scène.
Une passerelle pour la danse
Pour un musicien comme Yannick Guyader, habitué des bals traditionnels, le parallèle le plus frappant entre les deux univers réside dans l’énergie de la danse. De la bourrée à deux temps bourbonnaise explorée par le trio instrumental au Drum’n’Bass qui inspire l’esthétique de Thibaut Blanc, les deux univers musicaux rapprochés par Astoura sont dédiés à la danse. D’ailleurs, une des contraintes que se sont fixées les musiciens dès les premières recherches a été de faire en sorte que tout puisse être dansable par le public des musiques traditionnelles, ce qui implique que chaque morceau soit basé sur une carrure de bourrée, de scottish, de mazurka, mais aussi de danses empruntées à d’autres contrées tel que des andros bretons ou des jigs irlandaises.
En outre, l’apport des musiques électroniques enrichit aussi le son du trio accordéon –cornemuse – vielle via l’utilisation d’une palette de fréquences beaucoup plus ouverte. Avec la musique créée par ordinateur, le groupe peut explorer les terres des infrabasses et des suraigus, encore inconnues de nos pistes de danse…
Afin de renforcer l’aspect intemporel de la création livrée par ce groupe dont le nom, « Astoura » signifie « Maintenant » en patois bourbonnais, la participation de la vidéaste Clotilde Amprimoz pose un décor visuel original de films composés spécifiquement pour les morceaux créés par les musiciens. Puisant dans une banque d’images personnelles où la danse contemporaine a une place privilégiée (lié à son parcours et son goût pour cette forme artistique), elle mélange également ce répertoire d’images avec des images d’archives de l’Amta entre autres (cartes postales, bal), et en réalise également dans l’optique de créer des matières pour nourrir ce projet qui sera vivant.
Pour entendre, voir et danser sur Astoura, rendez-vous le 16 Février à partir de 20h30 pour un bal dans le cadre de la saison culturelle de Bellerive Sur Allier, à l’espace Monzière, ou le 31 Mars dans le cadre de « Massif Musiques & Danses » à Gannat.
Astoura est une création soutenue par la ville de Bellerive sur Allier.
ASTOURA : www.myspace.com/astoura
contact : contactastoura@gmail.com ou 06.82.03.66.19
Réservations pour le 16 février 2013: http://ville-belleri…el astoura html
très joli article. J’ai hâte de voir le groupe le 16 février… !