5 – Les Passeurs – Le Matin je me lève

Sorti d’un sommeil de plume par le mélange puissant, doux et résonnant des sons produits par les bœufs qui frottaient les pierres du chemin avec leurs sabots ferrés, le crissement des cuirs entrelacés entre leurs cornes et ceux de Célestin Montarnal dit Céleste qui chantait La  Grande, bouche ouverte à la cadence de sa respiration mélangeant son cœur avec ses poumons ; Jean Cantournet se retira des draps pour courir à la fenêtre de la pièce et regarder partir cet équipage qui disparut dans un brouillard de feuillages. L’écho de la chanson où le nom des bêtes était accroché resta suspendu …

4 – Les Passeurs – Le Meunier de la chanson / Le petit grain de son

L’amour se glisse dans le pli de ses yeux…s’ils sont bleus, c’est tant mieux. Recouverte d’un camaïeu de noir, Marie-Jeanne Besseyrot semblait se déplacer sur une fine planche à roulettes. De dos, trônant comme détaché de la voûte de ses épaules, son chignon laissait échapper les étincelles de ses épingles touchées de plein fouet par le soleil de la vallée du Lot. La cuisson des bruyères venait jusqu’au fond des narines soutirer un éternuement. La porte franchie, nous nous placions dans le compromis de lumière et de chaleur que proposait la plus grande des fenêtres qui penchait vers le ruisseau …

10ème Festival de Musique Trad’ – Lempdes (63)

Cette année et pour la 10ème année consécutive, Lempdes accueillera, du 30 septembre au 3 octobre 2009, le Festival de Musique Trad’. C’est en vue de cette occasion que nous avons rencontré Jocelyne Larrat, bénévole audacieuse, élue à la municipalité de Lempdes, initiatrice et programmatrice du festival. Autant vous dire que cet entretien, à l’instar de Jocelyne Larrat, était placé sous le signe du dynamisme !
C’est en 1999 que Jocelyne Larrat, tout juste élue présidente de Lou Belladaires, prend l’initiative de concevoir ce festival. « Nous voulions créer un événement ! Il y a 10 ans, il n’y avait que trop peu de moments de musiques traditionnelles autour de Clermont-Ferrand. Ainsi notre désir de faire vivre, connaître et reconnaître les musiques traditionnelles nous a tout naturellement porté à la mise en œuvre de ces rencontres annuelles. Le cœur du projet était le suivant, sur trois journées thématiques, faire découvrir, à un public le plus large possible, des musiques de pays et régions hétéroclites. Ainsi, depuis 10ans, se succèdent à l’espace A.Vialatte, des artistes auvergnats, irlandais, bretons, américains, espagnols, etc…, tous représentatifs de leurs propres cultures artistiques mais tous à la fois unis par un même désir de partager leurs différences et leurs similitudes avec le plus grand nombre. »

3 – Les Passeurs – Le Bal

La 4 CV de Marcel Peyrat s’arrêta sur le terre plein qui faisait office de place ou de parking. Dès qu’il « coupa » le moteur sans avoir oublié de donner un grand coup d’accélérateur, inutile mais systématique, il perçut l’élan de l’accordéon du père Bioulac passer sous le jour de la porte. Malgré l’excitation et l’envie pressante de rejoindre le groupe qu’il imaginait, il fit deux pas en direction de la haie et du tas de bois qui servait à alimenter la cheminée. La température déclinait et l’hiver gagnait. Près du billot, il se passa l’envie qui lui montait à la …

Notions d’interprétation dans le chant traditionnel en Haute Auvergne

Rien, ou presque rien, n’a été écrit jusqu’à présent sur le chant traditionnel. Sur la chanson, oui, mais pas sur le chant, c’est-à-dire sur la relation du chanteur avec sa chanson, sur l’interprétation. Ce document est issu d’un mémoire de DEM. L’auteur y propose l’établissement et le traitement de critères permettant d’apprécier, autrement que de pure manière suggestive et intuitive, ce qui a trait à l’interprétation d’une chanson à travers des exemples pris en Haute-Auvergne. A partir de relevés précis (présentés de manière exhaustive dans les annexes) on tente de montrer à quoi tient l’interprétation personnelle du chanteur face aux …

2 – Les Passeurs – Du Vent dans la tête

Depuis le temps, tout se déroule d’égale manière sur le plateau de l’Aubrac. Tout y est fait de mains posées, mises à plat pour que le vent passe en glissant sur les herbes ou sur la neige.

Il était écrit qu’il serait là pour l’écouter et l’entendre sans cesse comme une punition, tellement rien de sa vie de « cantales » ne lui paraissait réversible.

Tout était là sans fin

1 – Les Passeurs – Ils étaient bien là… j’y étais.

L’eau est tombée en torsions de serpillière jusqu’au moment où la nature parut entièrement lavée. Du haut des arbres jusqu’au bas des herbes, tout n’était que miroitement de lumière soudainement réapparu et soulevant le store pour observer le bain du chat.

Sur les chemins, de larges flaques dessinaient des continents d’une telle transparence que j’aurais pu envisager y boire si j’avais eu suffisamment soif pour oublier ce qui m’entourait.