Sourdure – « De mòrt viva » (Les Disques du Festival Permanent, Pagans, Murailles Music)

Chronique musicale

Une année enfermé chez lui, une année de création. Comme la vache fait le veau, Sourdure a fait le disque, un voyage dans la marmite sonore du sorcier Ernest .
Un voix parfois claire, parfois semblable à l’appel du muslim. Des bruits par-ci, des restes de mélodie par-là, mélangés. Le chien d’une vielle à ma droite, une fière trompette – bien que faite en courge – à ma gauche. Des sons doux et des sons durs, rassemblés ensemble.
« Campes ton camp dans un enclos aux fers gardés » . Clairement, ce foutu confinement est passé par là, sur les hauteurs de la vieille ville de Thiers.
Avec son écriture taillée comme le fil d’une lame, Sourdure nous parle de la rupture, de la surprise de voir tout d’un coup le monde s’arrêter. Il parle de notre peur de ne jamais en voir la fin malgré notre colère. Et il parle surtout de l’envie toujours plus forte de vivre, de faire la fête, d’aimer.
Et s’il était le Saint-Joanis ou le Dosgilbert d’aujourd’hui que les « bitords » n’espèrent plus, le nouveau chansonnier d’une ville endormie qui ne se souvient plus du plaisir de boire du bon vin, que ce soit pour rire ou pour pleurer ?
Non. Sourdure est davantage qu’un citoyen observant son époque de sa fenêtre. Il connaît la littérature comme le populaire, il connaît son Melhau (« A tota perta sa rason foaita, a tota rason fòrça cresença ») comme ses vire-langues qui valent plus pour leur rythme, fût-ce celui d’un rap américain, que pour les histoires qu’elles racontent (Clavar, clavar). Il sait la dérision des vêpres qui ici se font plus poétiques que d’ordinaire, comme le contenu des nos intestins quand la lucidité nous prend.
Saint Joanis et Dosgilbert : chansonniers thiernois de la fin du XIXème siècle et du début du XXème

Laurenç BÒSTIAS

https://phonolithe.fr/boutique/albums/2483-sourdure-de-mort-viva-3516628335525.html

Appel à contribution Focales no 8 : Photographie contemporaine et anthropologie

Le dossier du numéro 8 de la revue portera sur les relations multiples et fécondes qui peuvent se tisser entre photographie et anthropologie au sein de la création contemporaine, marquée par ce que Hal Foster définit dès le milieu des années 1990 comme un « tournant ethnographique de l’art ». De l’invention du médium à ses développements les plus récents, nombreux sont les anthropologues à utiliser la photographie, qu’ils en soient ou non les producteurs, dans leurs travaux de recherches. Au xixe siècle, moment où la discipline s’institutionnalise, l’image photographique, alors en plein essor, constitue pour les chercheurs un outil idéal d’enregistrement …

ASILE ! (Ateliers d’improvisation libre)

Dans le cadre de la nouvelle exposition Asile ! [Histoire(s) du campement Gergovia] portée par l’Université Clermont Auvergne et valorisant l’ensemble des actions menées depuis l’accueil en octobre 2017 d’un campement de familles et jeunes migrants sur le site de Gergovia, une série d’ateliers musicaux se déroulera du 30 octobre au 19 novembre afin de faire se rencontrer des exilés et des étudiants clermontois par l’intermédiaire du langage universel de la musique. Il s’agit d’ateliers d’improvisation libre permettant à chacun de s’exprimer avec sa propre dignité, faisant abstraction de toute appartenance communautaire, culturelle, ou tout vécu traumatisant. Ces ateliers seront …

Sourdure – « De mòrt viva » (Les Disques du Festival Permanent, Pagans, Murailles Music)

Cronica musicala

V-una annada claus chès se, v-una annada de creacion. Coma la vacha foai le vedèl, Sourdure a foait le disc, un viatge diens l’ola sonora de l’Ernest le facinèir.
‘Na votz de còps clara, de còps coma la crida d’un muslim. De brus de çai, de ramagilhas de melodia de lai, mesclats. Le chin d’una viela man dreita, ‘na fiara trompeta – fugesse de corgola – man mansa. De sons gafets e de sons raides corduts ensems.
« Campes ton camp dans un enclos aux fers gardés » . Clarament, quela emardacion d’embarament passèt par aquí, a-sus naut, a la cima de la velha viala d’ès Tiern.
‘Bei son escritura talhada ‘ma le fiau d’una lama, Sourdure nos parla de la ruptura, de la surprisa de veire tot par un còp le monde s’arrestar. Nos parla de nòstra paur de ne’n jamoai veire la fin maugrat nòstra colera. E dit sobretot l’enveja totjorn moai fòrta de viure, de pamparinar, d’amar.
E se era le Sant Joanis o ben le Dosgilbert d’avora que los bitòres peiton pus, le chansonaire nòu d’una viala endermida que se soven pus dau plaser de biure bon vin, que siatge par reire o purar ?
Non pas. Sourdure es moai qu’un ciutadan espiant son epòca de sa fenestra. Sab la litteratura coma le populare, sab son Melhau (« A tota perta sa rason foaita, a tota rason fòrça cresença ») coma sas vira-lenga que valon moai par lhur candença, fuguesse la d’un rap american, que par las istoeras que conton (Clavar, cavar). Sab la derision de las vespres que aicí se font moai poeticas que de costuma, coma le contengut de nòstras budalhas quant la lucididat nos prend.

Laurenç BÒSTIAS

https://phonolithe.fr/boutique/albums/2483-sourdure-de-mort-viva-3516628335525.html

 

ramagilhas : restes de nourriture à la fin d’un repas
corduts : amassés, rassemblés
pamparinar : faire la bringue
bitòres : « bitords », surnom des habitants de Thiers

Première du film documentaire « Mémoires vives » !

Issu d’un projet de collecte du CDMDT43, le film documentaire « Mémoires vives », réalisé par le CDMDT43 et l‘AMTA, explore la thématique des occasions de rencontre et est lui-même le fruit de la rencontre de Virgilia Gacoin (permanente du CDMDT43) avec une quarantaine d’habitants des Rives du Haut-Allier et la communauté d’agglomération du Puy-en-Velay. Ce sont ainsi près de 50 heures d’archives sonores et vidéos qui ont été recueillies, consultables auprès du CDMDT43 et de l’AMTA. Une douzaine de témoins sont présents dans ce film documentaire qui sera diffusé dans un premier temps dans les communes concernées par la …