Pierrot Capel

Au clair de la lune, notre ami Pierrot s’en est allé rejoindre ses étoiles au paradis des musiciens.

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Nous avons eu, Francine et moi, l’occasion de discuter et jouer plusieurs fois avec lui dans le Cantal. Sa bonne humeur et son plaisir de jouer étaient communicatifs.

Natif de St Rémy-de-Salers (15) le 30 octobre 1945, très tôt, il est attiré par la musique. Il est émerveillé de voir et d’écouter son oncle de Pleaux, Jean Gladine, jouer de l’ accordéon. Vers 8 ans, en gardant les vaches, un copain lui prête son harmonica. Son père lui en achète un lors d’une foire à Saint-Martin-Valmeroux. C’est le début d’une longue aventure musicale d’autodidacte. Pierrot se met à rêver de devenir « un petit musicien de campagne » comme il aimait à le dire pour faire danser les gens.  Son rêve s’est réalisé au-delà de ses espérances puisqu’après l’harmonica il a appris seul à jouer de l’accordéon, de la cabrette, puis du violon, tout à « la feuille » !

C’est à 25 ans qu’il acquiert son premier « bignou » mais l’apprentissage est difficile. Il le range en attendant des jours meilleurs. Lors d’un bal à Salers, il est attiré par la cabrette qu’il voudrait voir de plus près. C’est Raymonde Leymarie, une Sagranière, qui lui en prête une pour essayer. Pour la tenue de l’instrument, il regarde le cabrétaïre sur une pochette de disque ! (Peut-être Louis Rispal ?) Après quelques mois d’efforts acharnés, il fonde avec Raymonde Leymarie le groupe folklorique « La Sagranière » et en devient le cabrétaïre.

Toute la famille partage sa passion du folklore, Yvette son épouse chante et danse et Hervé s’imprègne tout petit de cet univers musical et en fera plus tard son métier pour le plus grand bonheur de ses parents.

L’accordéoniste est Bernard Broquerie d’Aurillac. Avec lui, ils forment un duo qui anime banquets, soirées, mariages, etc…

Un autre accordéoniste, de Mauriac, Gaston Meydieu (dit Loulou) prendra la suite de Bernard.

La musique ne nourrissant pas son homme, il devient maçon avec son beau-père. C’est lors d’un chantier au Falgoux qu’il apprend qu’il y a un violon dans la maison. Le propriétaire le lui prête et sa boulimie d’apprentissage continue…

Fort de ces expériences, quelques années plus tard, il ressort l’accordéon  et le fera jouer dans le groupe folklorique « Lous Bouscas » de Barriac-les-Bosquets (15) avec lequel il exportera cette musique d’Auvergne dans plusieurs pays étrangers.

Insatiable de curiosité, il apprend la fabrication d’anches de cabrette auprès du grand spécialiste et ami Jean Bona.

Pierrot Capel a aussi ouvert en 1985 un dancing à Salers, Le Fridefont,  qu’il exploite avec Yvette durant 8 ou 9 ans.

Après sa retraite en 2012, Pierrot va sillonner le Cantal pour faire vivre cette musique et faire danser en toutes occasions. Il est membre de plusieurs associations dont « Les enfants du trad » et « ACAMPAR ». Il rencontre également les enfants des écoles locales dans le cadre des TAP (Temps d’activités périscolaires).

Le pays de Salers et Mauriac perd son troubadour du folklore Auvergnat et l’Auvergne perd « un petit musicien de campagne », passionné et ardent défenseur de son patrimoine musical.

Bon vent Pierrot…

                                                                                                                         Jean-Claude Rieu

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Ci-après, vous trouverez des articles du journal La Montagne consacrés à Pierrot Capel :

https://www.lamontagne.fr/mauriac-15200/actualites/la-vie-de-pierrot-capel-a-ete-faite-et-entouree-de-musique_12234035

https://www.lamontagne.fr/salers-15140/loisirs/pierrot-capel-un-jour-de-cabrette-daccordeon-dharmonica-et-de-violon-en-pays-de-salers_11104449

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