Cette chanson est interpétée par Marguerite Tissier qui a été enregistrée par André Ricros au début des années 1980 à Bredons dans le cantal.
Marguerite Tissier avait un petit carnet de chansons qui renfermait son répertoire que l’on reconnaît à sa couleur teintée de tristesse et de mélancolie. Cette chanson fort répandue sur le territoire francophone et bien connue des passionnés est chantée ici comme si c’était la première fois. La simplicité du rythme et de la ligne mélodique laisse à cette belle chanteuse l’espace nécessaire à toute son expressivité.
Cette « belle » qui pleure semble être la chanteuse elle-même, tellement elle vit sa chanson : les respirations et les notes tenues (dont nous avons donné un exemple sur les deux premières mesures) sont traitées de façon très spontanée et vivante et on a l’impression qu’elle nous raconte sa vie à l’oreille. Le timbre, un peu retenu, avec un vibrato très fin et léger, renforce cette sensation de confidence. Elle, qui s’est ainsi confiée à Pierre Boissière à la fin des années 1970 et à André Ricros un peu plus tard, disait en parlant de son précieux carnet de chansons :
« les chansons, elles m’ont sauvé la vie »
Eric Desgrugillers