Tombée dans la marmite des musiques et danses traditionnelles dans son Bourbonnais natal lorsqu’elle était toute petite, Sylvie Berger, est devenue la Bergère chanteuse au sein du trio avec Julien Biget et Emmanuel Pariselle après avoir partagé la scène avec Roulez Fillettes – quintette vocal initié par Evelyne Girardon- durant plusieurs années. Suivront d’autres aventures musicales sur scène ou en studio avec Jean Blanchard, Robert Amyot, Eric Montbel, Gabriel Yacoub,…
Nous l’avons rencontré car une nouvelle proposition artistique vient de voir le jour : un duo avec Emmanuel Pariselle à l’accordéon.
Quelle est la proposition ?
C’est un concert suivi d’un bal. Jusqu’à présent nous avons négligé la partie bal, et dans le domaine il y a de jolies choses à faire. Nous proposons aussi dans la même journée la possibilité d’un stage : chant et accordéon et, en fin de journée, les deux ateliers se rejoignent pour travailler le chant accompagné par l’accordéon.
La Bergère en concert on connaît, mais le bal à la voix, c’est différent ?
Je connais un répertoire de chants à danser important, j’en chante pas mal dans mes concerts mais, évidemment, chanter pour faire danser demande une autre forme d’énergie, ce n’est pas la même posture et ce travail particulier m’intéresse.
Quel est le répertoire pratiqué ?
Nous avons l’habitude de piocher plus dans ce qui nous procure de l’émotion que de choisir une zone géographique, bien que je sois très attachée au répertoire tellement riche d’Achille Millien*. Notre prestation s’appuie principalement sur ces sources inépuisables, mais le répertoire choisi ressemble à des rencontres comme, par exemple, des collectages effectués par John Wright et Catherine Perrier en Vendée auprès de Pierre Burgaud.
Des valses, polkas, mazurkas, bourrées à 2 et 3 temps, des danses collectives sont au programme, puis, de façon plus anecdotique, on y retrouve un andro, un hanter dro, un rondeau… Dans nos choix il y a pas mal de mélodies « tordues » comme une valse à 5 temps et des bourrées dissymétriques… on compte sur la capacité d’adaptation et d’invention des danseurs !
En fait c’est un bal folk ?
Oui, c’est bien ça… (rires !)
Comme dans les concerts de La Bergère, le répertoire est un mélange d’airs traditionnels et de compositions qui sont traités sans clivage aucun. Ce sont les mélodies et les textes qui nous intéressent, pas leur ancienneté. Dans la manière de le porter qu’il s’agisse d’un texte contemporain ou d’un texte d’un siècle d’âge, pour nous c’est le même engagement.
Je n’ai pas l’habitude de faire du bal à la voix, mais j’aime bien l’idée… et puis cette proposition me semble être en plein dans la musique populaire. Ca peut paraître trop simple mais quand je chante des chansons, j’espère toucher le public en les offrant comme on raconte des histoires.
D’autre part, nous avons la volonté de partager ce répertoire de manière concrète. C’est pour cette raison que nous invitons les gens à faire le stage : ce n’est pas seulement écouter, voir, danser mais c’est aussi divulguer, partager, s’approprier.
Trop souvent les gens ne le font pas pour de mauvaises raisons : ils pensent qu’ils n’ont pas une belle voix, qu’ils chantent faux, qu’ils ne connaissent pas la musique… La démarche est essentiellement autoriser les gens à faire. Il en a été de même pour moi, je me suis surprise à avoir besoin d’une autorisation de personnes qui à mes yeux détenaient l’autorité dans le domaine pour me permettre de le faire.
Si je peux donner non seulement l’envie mais aussi la confiance, c’est parfait !
Je pense que la musique populaire c’est vraiment ça : tu prends la matière, tu la malaxes et tu la fais tienne.
Ce duo voyage seul ou est-il accompagné d’une équipe technique ?
C’est un duo tout terrain qui s’adapte au sonorisateur et éclairagiste présents dans les structures qui nous accueillent. La formule très légère accordéon/ voix ne réclame pas un back line très rock & roll !!!!
José Dubreuil
*Achille Millien entreprit dès 1877 la collecte systématique des contes, légendes et chansons populaires du Nivernais. Ce travail considérable est encore en partie inédit.
Pour en savoir plus : http://www.labergere.net/parcours.html
Every once in a while you post something that makes me so wish I could be there. Emmanuel Pariselle’s « La Nonchalante » has been my favorite recording for months. Very beautiful. I would love to be able to see this trio. Merci, Gary Chapin