Assemblee Generale Extraordinaire Dissolutive du CDMDT 03

Après 30 années de bons et loyaux services, l’équipe dirigeante du Centre Départemental des Musiques et Danses Traditionnelles de l’Allier jette l’éponge.



On pourrait dire par lassitude, par épuisement des forces disponibles, et en raison du vieillissement des acteurs associatifs de façon générale. Si l’on remonte aux origines, en 1994, le CDMDT 03 a été créé à l’initiative de l’AMTA, établissant son « réseau » en région Auvergne. Cependant, à rebours des autres départements, une forte structuration existait déjà en Allier : associative (La Jimbr’tée, La Chavannée, Traverses…), pédagogique (Conservatoire de Montluçon, écoles de musique de Bourbon-l’Archambault,
Bellerive-sur-Allier, Gannat…), folklorique (plein de groupes à l’époque), muséale (Montluçon, Jenzat). Et nous en oublions, sans doute ! Aussi a-t-il fallu « puiser » dans les force vives de ces structures actives pour créer le CDMDT 03. Faute de renouvèlement, l’équipe dirigeante préfère se recentrer sur ces groupes, écoles et associations.

Et force est de constater que l’époque n’est plus à la structuration de type associatif : aujourd’hui, on forme
un groupe (pas de papiers à remplir, pas d’AG ni de CA) et l’on joue, plutôt que de se tourner vers la loi de
1901.

Nous n’avons pas à rougir !
Dès le début, il fut décidé que le CDMDT 03 ferait ce que les autres associations ne faisaient pas, afin de ne marcher sur les plates-bandes de personne. Aussi l’on peut citer, vrac, et sans prétendre à l’exhaustivité :

  • Édition musicale. De 1999 à 2008, les « Notes du trimestre » sur abonnement permettaient de recevoir tous les trois mois, un recueil de 16 mélodies choisies par des grands noms des musiques traditionnelles du Centre-France (et même au-delà). Soit plus de 600 titres ! Nous avons terminé avec une brochure « Bal facile » regroupant des thèmes simples pour que des moins aguerris puissent mener la danse ;
  • Recherches, créations & expositions. Que ce soit autour de Jules Devaux (« La fête à Jules », 2013) ou
    Marguerite Gauthier-Villars (« Belle Marguerite », 2013), le CDMDT a initié nombre de recherches débouchant sur des créations, et des présentations originales. On peut évoquer aussi le concert « Complaintes » (2010) avec Catherine Perrier, John Wright, Roland Brou & Patrick Couton, l’édition du « Cahier de musique des chanteurs de Noëls moulinois » en 1997, ou les « Pattes de Mouches » autrefois publiées dans Trad Mag’, désormais sur le site de l’AMTA ;
  • La main tendue aux « jeunes pousses ». Le CDMDT 03 a organisé plusieurs éditions du « Tremplin Trad », réservé aux jeunes formations, venues tant du Berry, du Limousin, d’Auvergne… que d’Italie !
    Citons également les « ciné-concerts » où un musicien reconnu (Alain Gibert, Gilles Chabenat, Frédéric Paris) prenait sous sa coupe un(e) néophyte pour créer la bande-son d’un film muet. Dans « Belle Marguerite » la parité était respectée entre les « anciens » et les «jeunes ». À peine plus âgée, le CDMDT 03 a galement sollicité Yannick Guilloux pour un concert original en 2011 ;
  • « Petits Bals », animations. En vis-à-vis du « Grand Bal », le CDMDT 03 a tenté, avec des succès variés, d’implanter des bals traditionnels dans des zones de l’Allier où la présence associative était moins forte. Il est à noter que pour la circonstance des groupes des régions voisines (Berry, Morvan, Auvergne) ont régulièrement été invités. Catherine Perrier est venue encadrer un stage de chant, Claude Ribouillault a passionné les collégiens autour des musiques de la « Grande guerre ».
    Ce faisant, nous n’avons pénalisé aucune association de l’Allier, mais on peut remarquer que nombre de ces
    actions n’ont guère eu d’équivalent sur tout le territoire de l’AMTA (édition, expositions, créations, ouverture
    interdépartementale…) !

Si, c’est volontaire. Le CDMDT 03 en a été le moteur longtemps, avant d’en être exclu. Nous y avions programmé avec succès des artistes rares ou lointains, des créations, des expositions, des apéritifs-concerts avec les élèves des écoles de musique de l’Allier. Ce n’est plus le cas, sic transit…

Les archives administratives de l’association seront déposées à l’AMTA, afin que si – on peut rêver ! – une équipe désire prendre le relais, elle puisse en hériter.
Les expositions (« Jules Devaux, le dernier des troubadours », « Marguerite Gauthier-Villars, une musicologue en Bourbonnais ») seront conservées chez J. F. « Maxou » Heintzen, qui en a assuré la réalisation, et qui continue de diffuser ces recherches (présentation de l’exposition « Jules Devaux » au Québec en 2019, publication à venir d’articles sur Marguerite Gauthier-Villars).


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