Presque à l’abri de la société du « changement » permanent que l’on nous promet de part et d’autres, le monde des musiques et danses traditionnelles fait son bonhomme de chemin, de rencontres en rencontres, et bénéficie encore et toujours d’un public fidèle, attentif aux évolutions de celles-ci. Nous ne pouvons que remercier celles et ceux qui prennent de leur temps pour venir tendre leurs oreilles vers le travail des musiciens, des ethnographes et des associations qui émaillent notre réseau.
Toutefois il nous faut ouvrir les portes de notre domaine aux néophytes, aux passants, aux inconnus, et pour cela poursuivre le travail de maillage territorial entamé dans les années 1990 et raffermir les liens tissés afin de prolonger et d’approfondir les synergies desquelles ont déjà émergé de très belles réalisations par le passé. C’est pourquoi, dès le début de l’année, nous souhaitons réunir les Centre Départementaux de l’Allier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme et tracer ensemble les lignes de l’avenir des musiques et danses traditionnelles sur les territoires de l’Auvergne. Cette rencontre aura lieu samedi 9 Février 2019 à l’Usine du May à Thiers.
Dans le même esprit, nous profiterons de la quatrième édition de « Traces De Danses » à Clermont-Ferrand pour organiser des rencontres nationales autour d’une thématique qui nous est chère : la bourrée, danse singulière au cœur des pratiques et des représentations des acteurs des musiques et danses traditionnelles du Massif Central, marqueur culturel incontournable de nos territoires. La question est posée : « Faut-il inscrire la bourrée au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Unesco ? »
Rassembler les regards sur la pratique actuelle de la bourrée semblait à l’Amta une tâche essentielle, afin d’appréhender cet élément central du patrimoine des Auvergnats, Limousins, Lozériens et Aveyronnais, tant comme un bagage culturel fédérateur que comme une source de questionnement sur ce que nous avons à partager avec l’humanité toute entière. Trois tables rondes se succéderont les vendredi 22 et samedi 23 Mars 2019, et mettront en discussion des acteurs de l’anthropologie et du patrimoine, des acteurs du monde associatif et culturel, et des acteurs du monde politique. Ces rendez-vous, nous les souhaitons résolument tournés vers l’avenir. Car il est une nécessité impérieuse d’ouvrir bien large les portes de nos salles de bal, tant pour laisser à l’autre le loisir d’interroger nos actes et nos points de vue que pour affronter ce monde où le réflexe du partage semble disparaître…
Alors, pour ce début d’année, que la nouveauté inonde nos routines à tous et à toutes !
Pour l’équipe de l’Amta,
Romain Maurel