Nous publions des courriers jusqu’à présent restés confidentiels dans l’espoir de mettre un terme à une situation qui n’a que trop duré et pour prévenir toute récidive car nous ne sommes pas suffisamment nombreux à travailler à la promotion de la langue et des musiques et danses traditionnelles pour se permettre de perdre du temps à des actions vaines et inutiles
Régulièrement, depuis des décennies maintenant, Christian Hérilier adresse aux élus de tous bords, aux administrations, aux associations… des courriers intempestifs où nul ne trouve grâce à ses yeux
Voilà comment il a réussi à faire l’unanimité contre lui
Mis en cause en tant que responsable du réseau Tradamuse chez les Brayauds CDMDT 63 et Vice-Président de l’AMTA , Eric CHAMPION répond à un de ses derniers courriers adressé aux élus.
COURRIER de Mme & M. Hérilier
Objet : Motion pour l’occitanité au 3e tour des cantonales du Puy de Dôme
Mesdames, Messieurs les conseillers généraux du Puy-de-Dôme,
Le décret de juillet 2001 portant création d’un Conseil Académique des Langues Régionales intégré dans le Code de l’éducation a été proropé pour 5 ans en 2009. Il lui reste donc environ le même délai de vie que le Conseil Général. La méconnaissance de ces textes a fait que les collectivités intéressées n’ont pas demandé la convocation de ce Conseil ni vu l’intérêt (culturel, économique et de cohésion sociale) qu’elles avaient à en demander la convocation. Mais ce n’est pas l’heure de communiquer l’énorme dossier d’expertise qui est en amont de ce texte. Le dossier technique que nous présenterons à tous les partenaires potentiels du CALR à commencer par le Recteur lui-même apportera les informations que nous jugeons pertinentes.
Au moment où en tant qu’association formelle il fallait demander au Recteur la convocation du CALR, je me suis apperçue que j’étais la seule à l’avoir fait dans l’Académie, au nom d’une autre association qui n’a pas continué l’action entreprise. L’association Carculem mas ! que je préside et qui ce situe clairement dans le cadre de la culture scientifique reprend le dossier.
Voici donc le texte d’une motion indispensable pour une aide claire aux actions concernant la langue occitane dans le cadre des Assises de la Culture pour qu’elle ne rentre pas en conflit avec les directives de l’Education Nationale (en particulier de l’art. D 312-36).
On trouverait par ex. dans le recueil du Chantier Chansons Trad. qui entre dans les établissements scolaires par le biais de Tradamuse une « théorie de la ‘tarte au four’… » qui est un déni de l’existence d’un enseignement professionnel de la langue occitane. On trouvera également dans une production commerciale de l’Amta une chanson collectée avec des aides publiques dont celle du CG 63 dont la transcription et l’inteprétation sont une suite de contresens
Cette motion qui répond à une question de Jean-Yves Gouttebel, alors président de la précédente mandature, a été annoncée à plusieurs d’entre vous, en particulier à Alexandre Pourchon lors de la manifestation du 19 mars à Clermont-Ferrand. Toutes nos excuses à ceux que nous n’avons pas pu joindre qui appartiennent à chacune des familles politiques que vous représentez.
Je serais injuste de ne pas remercier toutes celles et ceux qui nous ont aidé, en particulier le Café Lecture les Augustes.
Marie-Jeanne VIRMONT-HERILIER présidente
RÉPONSE de M.Éric CHAMPION :
Mon cher Christian,
Je lis. Je m’étonne. Je pourrais m’indigner, mais trop de gens le font. C’est à la mode. Je crains les modes. Toutefois, avoue qu’il y a de quoi être interloqué. Apprendre, via des courriels qui circulent de messagerie en messagerie, le peu d’estime, voire le mépris, dans lequel tu tiens la modeste contribution de TRADAMUSE à une restauration d’une image positive de notre région, des hommes qui l’habitent et de ceux qui les ont précédés, de la culture qu’ils ont pu produire au cours des temps sur ces territoires, voilà qui est peu courtois. Constater l’ignorance que tu as des contenus–il ne s’agit pas d’enseigner la langue occitane mais de permettre sa fréquentation, d’être à son contact à travers un projet autour du chant–et la légèreté avec laquelle tu assènes des jugements, voilà qui manque singulièrement d’honnêteté. Que n’aurions-nous pas subi comme reproches si par malheur la langue occitane avait été absente de ce recueil ! Découvrir que ces propos, délictueux à notre encontre, s’adressent à des élus, directement, sans avoir d’échanges épistolaires auparavant, alors que TRADAMUSE officie depuis maintenant plus de douze ans et que jamais tu ne m’as fait la faveur de la moindre ligne ou du moindre mot sur cette initiative, voilà qui touche à l’irrespect ! Ce que l’on pouvait prendre pour de l’indifférence ou de l’ignorance se serait-il donc transformé en haine ?
Enfin, voilà une sortie du bois pour le moins inattendue. Quels intérêts sers-tu donc dans cette affaire ?
Certes, tu es un grand scientifique, d’une rigueur absolue. Tu es un grand linguiste qui fait l’unanimité et as un pouvoir d’attraction remarquable. Tu es le dernier et seul défenseur du temple et l’avenir de la langue occitane est entre tes mains. Tu défends bec et ongle une certaine pureté, authenticité, une idée de la pratique et du développement de cette langue qui depuis trois décennies que je te connais ont produit des effets que chacun peut mesurer.
A tes yeux peu d’élus.
Il eut fallu que tu fusses un tant soit peu fédérateur, que tu ne te positionnasses pas uniquement comme le défenseur d’une matière, d’une discipline, que tu aimasses les gens, que tu fusses bienveillant, que tu prisses la peine de lire les documents, les prescriptions et précautions qui les accompagnent… Mais, ce n’est pas le cas. Aussi il n’est qu’à voir l’état de la pratique de cette langue sur notre département, et les divisions multiples de ceux qui la pratiquent pour constater l’étendue des dégâts de ces pratiques.
Ton exigence, ton intransigeance, me faisait attendre d’une part d’autres voies pour me faire savoir ton appréciation et me faire partager la sagacité de tes analyses sur les documents pédagogiques que nous proposons, d’autre part une posture plus constructive car, comme depuis déjà 30 ans que je te connais, je ne vois aucune proposition, aucune collaboration, aucune issue dans la prose que tu produis.
Peu importe.
Tu as choisi d’être dans une tour d’ivoire, tu préfères terminer le travail amorcé par la 3° République, grand bien te fasse.
Quant à moi, j’ai choisi de militer dans le domaine de la danse et de la musique de nos contrées. Je le fais non pas pour continuer je ne sais quelle pratique culturelle ou pour maintenir je ne sais quelle diversité culturelle ou encore au nom du biotope culturel. Non. Je le fais parce que la pratique de ces danses et de ces musiques grandit ceux qui s’y adonnent, renforce leur personnalité, les arme pour affronter le monde et peut-être donnera-elle à certains la force de le changer ? Elles sont fortement ancrées et marquées par ces territoires et pourtant elles sont universelles. Elles viennent du passé et pourtant elles sont les musiques et les danses d’aujourd’hui et de demain parce qu’elles portent en elles la force de s’adapter à notre société telle qu’elle est aujourd’hui. Lorsque je fais un bal TRADAMUSE je n’ai pas l’intention de changer et toucher le public comme lorsque je fais un stage d’une semaine sur la bourrée à trois temps. Non. Comment cela pourrait-il se faire d’ailleurs ? Avec le temps d’un cycle sur une activité d’ordre artistique à l’école élémentaire, c’est-à-dire une dizaine d’heures, je n’ai pas la prétention démesurée de former un danseur de bourrée et d’embrasser l’ensemble de l’environnement dans lequel s’est développée cette danse. Je sème simplement quelques graines. J’ai seulement l’espoir, par la pratique, par la traversée de ce projet, par ce que les participants vivront ensemble au moment de la restitution qu’enfants et parents changeront leurs représentations de la culture de notre terre, que l’image qu’ils s’en font sera valorisée, que demain ils pourront imaginer pouvoir construire un projet de vie ici parce qu’ils seront fiers de ce pays, de ce qu’il a produit culturellement, que s’ils doivent le quitter parce que la vie les y oblige, ils aspireront à revenir, que la trace émotionnelle de ce qu’ils ont vécue les accompagnera durablement.
Il ne s’agit que de cela, modestement. Et cette petite chose, sans prétention, je constate chaque fois dans les yeux des enfants, dans les échanges avec les parents, dans leurs étonnements qu’elle s’installe sans bruit et fera son œuvre avec le temps comme la fleur qui perce le goudron.
Enfin je le fais à l’intérieur de l’Education Nationale, en partenariat avec l’Inspection Académique, en collaboration avec les conseillers pédagogiques départementaux « art et culture », choisis par l’*Inspecteur d’Académie pour leur expertise pédagogique. Depuis douze ans, plus de cinq cents enseignants ont participé lucidement à ces projets qu’ils ont choisis dans le cadre de leur liberté pédagogique et dans le respect des textes réglementaires qui s’imposent à eux par la loi, avec l’aval de leur hiérarchie, les Inspecteurs de l’Education nationale chargés des circonscriptions. Beaucoup ont conduit et souvent reconduit plusieurs années de suite des projets avec nous. Les Inspecteurs ont organisés des animations pédagogiques autour de nos projets pour faciliter la pratique des enseignants et accompagner ces actions innovantes. Et Voilà, que toi, tu te permets d’attaquer, de dégrader, d’insulter toute une profession. Il te faut te reprendre mon cher car tu accuses sans savoir. Chantier chansons dont je suis le concepteur n’est en rien un outil pour apprendre la langue occitane, par contre il ne peut laisser sous silence la pratique chantée de cette langue sur notre région.
Non décidément tout cela manque cruellement de mesure !
Nos actions réciproques méritent mieux que cette délation de bas étage. Ta clairvoyance, ton talent et ton esprit te permettront j’espère de mettre un terme à cette pratique qui messiée à tes aspirations d’intégrité et d’exemplarité et sont associées à des heures sombres de notre histoire. La profession de « Berger d’Enfants » comme dit mon ami Jacques PARIS mérite mieux également que tes allégations et ce Ministère dans lequel tu officies a besoin d’énergie positive car il souffre depuis maintenant de nombreuses années. Enfin les enfants ont besoin d‘autre chose que ce que tu proposes dans ce courriel.
Développer un vrai argumentaire s’appuyant uniquement sur la puissance de cette magnifique langue qu’est l’occitan et sur la seule force de ton projet, voilà qui serait à la hauteur de ta valeur et de ton talent.
J’attends avec impatience que tu m’étonnes par la force de ton propos et que tu me surprennes par les valeurs humanistes de ta démarche, et enfin que tu te distingues par le respect que tu portes aux initiatives des autres.
Eric CHAMPION
Coordonnateur du réseau TRADAMUSE
Vice président du CDMDT-63-Association « LES BRAYAUDS
Vice Président de L’AMTA
Pour être parfaitement honnête et complète votre information devrait publier la réponse de C. Hérilier à Eric Champion du 24 avril 2011
Date: Sun, 24 Apr 2011 12:23:53 +0200 (CEST)
From: Christian HERILIER
To: »Éric Champion »
« Bonjour,
l’importance des dossiers concernant la langue et la culture occitanes dans l’Académie de Clermobt-Fd sont nombreux et tous plus urgents les uns que les autres. L’action auprès du CG63 était du point de vue du calendrier une action symbolique.
Je ne me remets à celui de la musique trad qu’aujourd’hui.
Je t’en assure bonne réception.
Il est important et j’ai quelques jours pour le soumettre à d’autres membres de l’association.
Il y en sera bien évidemment tenu compte dans le reste de notre action.
Nous, et j’écris bien nous, payons les ambiguités entretenues de tous bords prendant 30 ans.
Je te remercie de ton courrier.
Christian Hérilier »