Philippe Marmy

L’étudiant en fac de lettres dans les années 1970 va faire des rencontres décisives qui vont l’aiguiller sur la route de la vielle qu’il ne quittera plus jamais…c’est cette histoire là qu’il nous contera le 26 octobre à Fernoël. Quelques repères en avant-première…

Philippe Marmy est né à Thiers. Très tôt ses parents rejoignent la capitale régionale pour travailler chez Michelin. Philippe, jusqu’à sa scolarité reste auprès de ses grands-parents, sur la commune de Peschadoires. II passera le reste de sa jeunesse en d’incessants et indispensables aller-retour entre Montferrand et Peschadoires où il profite avec ses nombreux amis de l’espace de liberté de cette campagne dont il affectionne les sons, le rythme, les odeurs, l’art de vivre et la langue -sa langue maternelle-.

A l’âge de 17 ans, après 7 années de piano, Philippe est attiré par la vielle (le doit-il aux émissions de Gaston Rivière qu’il écoutait religieusement en famille sur radio Auvergne ?) et en parle à son professeur de piano M.Garel qui va l’aider à concrétiser son projet. Première étape, la découverte chez une cousine d’une vielle de femme, Béchonnet de 1858, puis la remise en état de celle-ci. D’abord il fallait trouver des cordes, là ce fut relativement simple le magasin de musique Gratadour à côté de la cathédrale était plein de ressources et il lui indiqua même un réparateur pour la vielle endommagée. Toujours accompagné de son prof de piano, Philippe se rendit donc au n°26 rue de la cartoucherie, chez Marcel Legoy. En fait, c’est cette rencontre qui va vraiment ouvrir à Philippe une multitude de portes de l’univers viellistique Clermontois et alentours. La vielle réparée, Marcel Legoy engagea Philippe à rencontrer Loulette, de son vrai nom Louis Gourdon.
Ainsi fut fait et la boîte de pandore était ouverte !
Pris au jeu de l’apprentissage aux côtés d’une personnalité marquante, bon musicien au répertoire conséquent, avec son ami Claude Bonhomme, Philippe va se rendre tous les mercredis à Sauvagnat Ste Marthe pour enregistrer de nouveau répertoire qu’il se chargera d’apprendre au plus vite afin de pouvoir effacer la bande pour enregistrer de nouveaux airs ! Eh oui, je vois nombre de lecteurs lever les bras au ciel mais il faut se replacer dans le contexte et prendre conscience que nous avons affaire à deux jeunes collecteurs-étudiants infortunés. Ils visent à l’efficacité : apprendre à jouer et se constituer un répertoire pour animer les soirées de l’IEO et les manifestations en tout genre, les sujets en cette période post soixantuitarde ne manquant pas.

« C’est pas bon, vous coupez le pas du danseur »

marmyTous les mercredis donc ils allaient passer l’examen devant un professeur qui ne montrait rien, qui n’expliquait rien mais qui jouait volontiers les répertoires en sa connaissance. En retour, il les écoutait et les arrêtait « c’est pas bon, vous coupez le pas du danseur » dès que, manifestement, ils n’étaient pas en rythme !
Ainsi se déroulait le rendez-vous hebdomadaire, le plus souvent en compagnie de Marcel Legoy pour qui « cela faisait une sortie » et, comme il avait une excellente mémoire, sa présence était fort utile pour stimuler les souvenirs musicaux du maître.
Ainsi les deux acolytes ont-ils appris des répertoires originaux du père et du grand-père de Loulette tous deux joueurs de musette Béchonnet.
Le style de Louis Gourdon « ou ce que j’appelle le style des vielleux de basse Auvergne, est fleuri *à la main gauche et cadencé à la main droite. Il n’y avait pas, comme en musique bourbonnaise, des tours de roue en faisant sonner le chien sur un seul coup, ça n’existait pas ». Les deux styles sont si différents que Gaston Rivière venu à Clermont-Ferrand pour fédérer les vielleux a essuyé une fin de non recevoir car « ils ne faisaient pas la même musique ».

Le collectage

Avec Loulette, ceux qui allaient fonder Cherchapais**, n’avaient aucune conscience de faire du collectage, ils voulaient simplement apprendre à jouer de la vielle, cette conscience vint plus tard.
Les deux personnages clefs de cette démarche, ceux qui vont ouvrir toutes les portes sont Marcel Legoy et Loulette. Le premier était natif de Verneugheol et toute personne de la région de Giat venant travailler à Clermont transitait chez Marcel Legoy au 26 rue de la Cartoucherie.
Mais ce lien entre les Combrailles et la capitale régionale fonctionne dans les deux sens , Marcel Legoy emmène Loulette en voyage dans les Combrailles pour rencontrer des musiciens comme Marien Tixier dit Le poupet, le musicien aux 800 noces.
Dans les années 80, Philippe rencontre Léon Petit dont il a entendu parler (toujours par Marcel Legoy!) celui-ci lui joue les airs familiaux (son père & son grand-père étaient vielleux) ainsi que des répertoires du Poupet, de Burette et « des airs Auvergnats » c’est à dire des airs joués par les groupes folkloriques telle « la ballade de M. Cayla ». Comme pour Loulette le répertoire est constitué de nombreuses mazurkas, scottishs, polkas et de giates. Et, contrairement aux mythes qui ont la peau dure … Loulette et Léon Petit, lisaient la musique, ils en achetaient aux foires de Giat ou à Clermont-Ferrand. Tous deux faisaient d’ailleurs partie d’harmonies.
Dans la conférence-spectacle avec Pascal Chambriard, il sera question de tout cela et peut-être même entreverrons-nous les deux combrailles : la giatoise à cheval sur la Creuse où la vielle est reine et la partie St Gervais-Pionsat- Pontaumur où « la chèvre », la musette Béchonnet est très présente ?

A suivre…

**en patois de la montagne d’Ambert, signifie le rouleur, le vagabond.

15 Comments

    1. PIERRE

      ok la nièce … mais votre oncle ,il ne répond pas aux messages
      bien dommage,il est ‘sympa ‘ dans les reportages FR3 .., ou il
      s’exprime très bien en plusieurs langues ,et il est dynamique
      Pierre

  1. PIERRE

    Bonjour Phlippe MARMY
    je possède une superbe vielle de mon grand père ,elle date de 1896
    une PAJOT JEUNE fabriquée à JENZAT Allier ,si tu voulais la voir pour la voir … serait vendeur …. une sacrée affaire….
    CDLT
    Pierre

    1. Pierre MAURIT

      Non c’est pas vrai le ‘Pierre .la ‘vielle ‘ il ne veut *pas la vendre * ni la prêter . la montrer oui et ‘encore ‘ pas à n’importe qui ?! .. ‘ ‘on a fait les frais de la ‘chose ‘ ..

  2. Pierre

    salut Philippe MARMY un ancien de la Fac de Clermont ferrand des années 1970 .. que de bons souvenirs … , et si tu viens à Gannat .. le folklore .. tu passes me voir ,je te montrerai la
    vielle de mon grand pére ‘la Pajot fabriquée à Jenzat en 1896 ,sa 2éme , sa 1ére il l’avait fabriquée lui même .. .
    cordial salut à toi
    Pierre

    1. Philippe, le 18 novembre

      Mais qui est donc ce Pierre « des années 70 »? Sûr que je vais à Gannat et même à Jenzat!!! assez souvent. Pour me joindre, il suffit de consulter l’annuaire du Puy de Dôme. Simple non?

      1. MAURIT Pierre

        bonjour Philippe ,
        c’est par hasard ce 8 Juin 2014 que je lis ta question
        mais tu demandes à Jean Roche il me connait très bien ou d’autres Gannatois .. , ah on à sûrement du se croiser en 1970 ou avant ou après du coté des restaurants U ou dans les amphis .. ça me rappelle tant de bons moments bon je suis un plus âgé que toi !
        mais bon ce sera un plaisir de te rencontrer un jour prochain …je vais bien te trouver sur l’annuaire et te contacter c’est promis ..le tutoiement la sympathie du milieu des Facs etc ok .
        à bientôt
        Pierre ( le Piarre )

      2. Pierre MAURIT

        Bonjour Philippe Marmy ,
        la vieille de mon grand père ..je l’ai toujours ,mais il est ‘possible qu’elle aille au Musée Yves Machelon à Gannat .. , enfin si ..par hasard tu passes par Gannat ..je t’attends toujours .. du moins pour…discuter ! .
        cordialement
        Pierre Maurit

      3. Pierre

        Alors cette vielle de mon Grand père ..tu veux pas venir la voir ..? çà vaut le coup et on parlera de la Fac des années 70 .. on se marrait bien ! la haut Bd Gergovia…… ah ah ..,allez j’ai mis une bonne bouteille au frais , je vais t’en raconter tu vas entendre . et tu tourneras la manivelle .
        @ bientôt
        Pierre

  3. attention pour le site ci-dessus mettre 2 points côte à côte .. avant html
    Mon courriel à FR3 vous est-il parvenu ?
    Des informations (en pièces jointes) qui vous intéresseront sans doute ou d’autres de vos Collègues journalistes.
    Avec mon excellent et très fidèle souvenir du Semeur. Une pensée également pour Brigitte.
    Faites-vous toujours de l’accordéon diatonique ? Venez (indépendamment de FR3) enregistrer un DVD -avec vos Amis du Folklore Auvergnat- sur mon podium musical ou sur mon kiosque à musique à l’acoustique remarquable dans un cadre idyllique de verdure.
    Bien cordialement à vous. Dr Pierre PLAT

  4. Pierre MAURIT

    bonsoir Philippe Marmy, tiens je t’ai entendu parler du Loup ‘ en Auvergne ‘ en tant que journaliste à Clermont fd , sur FR 3 ,mais  » çà  » c’est un sujet que je connais ‘mieux ‘ que la ‘vielle , alors ce serait l’occasion d’en discuter un de ces jours quand tu viendras du coté de Gannat, mais si çà te vas tu verras ‘aussi ‘ la Vielle .µ
    Salut
    MP

  5. FRANCIS,RENE CHABOT

    Bonjour, un merveilleux souvenir de Philippe MARMY en Auvergne à un stage de cabrette organisé par tierso pais avec André RICROS dont j’ai encore la cassette bien qu’endommagée de 1980(deux valses magnifiques accompagnées par un diatonique)

  6. Jalicon Francois

    salut à phiippe – de françois Jalicon
    J’ai été en classe avec toi au franc rosier et à Godefroy de Bouillon de 1960 à 1970. Nous avons été inscrit ensemble avec jean-pierre au club d’athlétisme de l’ASM. Tu a précédé le cortège de mon mariage à Montferrand (1975) avec ta vieille (très beau souvenir). Nous avons aussi fait quelques séjours chez tes grands-parents.
    Mes parents tenaient le commerce ce cycles rue des chandiots à Montferrand.

    On s’est perdu de vue par la suite n’étant de passage à Montferrand que de manière épisodique. heureux de te retrouver sur ce site

    Voila si ce message te parvient et que tu veuilles reprendre contact, ce sera avec plaisir

    François

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