Journée débat sur la transmission des musiques trad en Auvergne-Rhône-Alpes

rencontres-debats-formationCe 18 Novembre, le CMTRA (Centre Régional des Musiques et Danses Traditionnelles en Rhône-Alpes) et le Cefedem Auvergne-Rhône-Alpes (Centre de Formation des Enseignants de la Musique) organisent, en partenariat avec l’AMTA, une journée de rencontre autour de la transmission des musiques traditionnelles dans cette nouvelle grande région qu’est l’Auvergne-Rhône-Alpes. Les rencontres se dérouleront au Gamounet (Saint-Bonnet Près Riom, Puy-de-Dôme), siège de l’association Les Brayauds-CdMDT63 et de l’école de musique associative qui en dépend. Nous avons interrogé Louis Jacques, musicien, enseignant chez Les Brayauds et intervenant au programme, sur son point de vue quant à la perspective de cette journée professionnelle.

LE RÔLE DU CEFEDEM

Avant toute chose, précisons que le Cefedem Rhône-Alpes Auvergne a déjà formé de nombreux enseignants de musiques traditionnelles, dont une grande partie de l’équipe pédagogique de l’Ecole de Musique Associative des Brayauds, et y compris Louis Jacques. Pour lui, ce n’est pas un passage obligé, mais c’est une inestimable plus-value :

LJ. « Nos pratiques, en musique trad, évoluent dans un réseau qui pousse les acteurs du monde associatif à enseigner avant d’acquérir les diplômes type DE, DEM ou CA*, qu’ils obtiennent par Validation des Acquis par l’Expérience. Quant au Cefedem, je suis peut-être aller y chercher un diplôme mais j’y ai trouvé tout autre chose : C’est un processus catalyseur, on prend deux ans pour réfléchir et expérimenter à propos de sa pratique et son rôle d’enseignant, donc forcément, on construit plus vite. Mais malgré tout, ce n’est pas parce que tu as ton diplôme en poche que tu arrêtes de te questionner et de te nourrir de la pratique des autres. L’essentiel, c’est d’apprendre à se former en permanence. »

Louis Jacques, outre enseigner la cornemuse, la cabrette, le banjo et encadrer des ateliers collectifs, est aussi musicien au sein de La Preyra et de Super Parquet, deux formations dans lesquelles il joue aux côtés de musiciens rencontrés au Cefedem. Après un brin de résumé historique que nous éluderons, il nous éclaire sur le rôle de sa  formation d’enseignant dans sa pratique artistique:

LJ. « Rétrospectivement, ce que je trouve très marquant dans cette formation, c’est qu’on nous apprend à être des musiciens et non uniquement des interprètes de la musique traditionnelle. Et puis ce qui est super, c’est que les musiques trad sont là-bas considérées comme des pratiques spécifiques au milieu d’autres pratiques spécifiques, et on nous amène à relativiser le fait qu’on est minoritaires en nous poussant à explorer les complémentarités qui existent avec toutes les autres esthétiques musicales : jazz, classique, musiques actuelles, musique ancienne, lyrique…

LJ. Souvent, les projets musicaux partent d’une idée style « on va faire un pont entre l’Inde et l’Alsace, ou une rencontre entre telle et telle esthétique… » Que ce soit dans La Preyra ou Super Parquet, on ne s’est jamais dit qu’on allait faire ça, le projet part de la rencontre humaine et  de l’envie de travailler ensemble sans attendre du résultat qu’il soit représentatif de quoi que ce soit. L’enjeu c’est toujours d’apprendre à construire ensemble, en se mettant d’accord sur des paramètres musicaux. Chez les Brayauds, à l’Ecole de Musique Associative, on a développé la même idée : on construit ensemble. »

ETABLIR UNE CULTURE PROFESSIONNELLE

Le Cefedem, le CMTRA et l’AMTA joignent leurs efforts pour concocter une journée d’échanges dont le programme complet est à consulter ici : http://www.cmtra.org/Nos_actions/Action_culturelle/1209_Transmission_des_musiques_traditionnelles_en_Auvergne-Rhone-Alpes.html

 

Dans la sphère des enseignants en musique traditionnelle,  chacun a des compétences et des démarches spécifiques, ce qui promet d’ouvrir des débats nourris et stimulants. Nous avons demandé à Louis quelles attentes il formulait par rapport à ces débats  :

LJ. « Cette journée porte autour de quelque chose de très spécialisé : l’enseignement des musiques traditionnelles. Comme on va travailler sur cet objet-là, qui est très précis, il est important de prendre conscience que toutes les autres strates -l’enseignement de la musique tout court, l’enseignement des pratiques artistiques en général, l’enseignement en général- s’enrichissent les unes des autres. D’autre part, dans l’enseignement des musiques trad, il nous manque une culture professionnelle, selon moi on ne partage pas assez de choses. Quand on construit une culture professionnelle, on peut se permettre d’avoir des doutes et de poser des questions aux autres. On n’est plus seul. Et on peut aussi donner des ressources aux autres. »

Transmission sera ainsi faite ! Ces journées sont ouvertes au public à moins de s’y inscrire en remplissant ce formulaire en ligne :

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfdjvKf2mMgkEHib9iCawRNjlIHOlkH39FWsjT_BZgZbPDTRg/viewform

*DE : Diplôme d’Etat | DEM : Diplôme d’Etudes Musicales | C.A : Certificat d’Aptitude

 

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