Des siamois à trois pattes, voilà qui n’est pas commun.
En fait, il semble bien qu’il y en ait une quatrième mais perpendiculaire aux autres et soutenues par les mains droites des deux enfants étroitement réunis.
Que peut bien circuler entre ces deux rêveurs où les os du crâne leur sont communs ? Quel échange de pensée à partager et quels propos à échanger ?
Sont-ils différents ou l’un des deux à l’ascendant sur cet étrange duo. Il semble d’ailleurs à mieux regarder cette image que celui de gauche ai grandi d’avantage que son colocataire ce qui doit au quotidien poser de nombreux problèmes de mobilité.
Ce n’est que quelques mois après avoir réalisé ce cliché qu’ils trouvèrent des solutions et dénouèrent la situation.
Tout d’abord, un passage chez le coiffeur mit un terme définitif à leur siamoiserie car seuls leurs cheveux étaient entremêlés.
Quant à la quatrième papatte, une béquille à dimension régla le problème de claudication.
André Ricros
Monsieur Ricros, que rien ne semble plus pouvoir choquer, n’y voyez-vous pas plutôt l’irrévérencieux panache de deux vrais mecs en herbe ? Que grandissent en chœur les rencontres et les intimités les plus anachroniques, les plus inavouables ! L’inavouable, l’anachronique justement ne représentent-t-il pas à merveille l’extraordinaire d’un monde ordinaire ? A moins qu’il ne s’agisse de l’ordinaire d’un monde extraordinaire… Toujours est-il, l’intérieur du cœur reste à colorier sur les sépias de nos plus folles certitudes. Siamois, si ça ne tenais qu’à moi, ce serait plus gai que ça.
Magnifique réponse cher ami
Empressez vous de nous écrire la suite avent que les oiseaux changent de nid
andré ricros
Episode suivant : les deux menus passereaux pris au piège de cette chambre photographique s’empressèrent de faire rectifier les titres des tabloïds people du monde entier qui affichaient leurs secrètes effusions de sens comme pures cochoncetées. Plus triste à dire, les deux inséparables ne purent nicher sur la même branche tant le joug du regard des autres et de la piaille générale pesait sur leurs nuques; leurs colocataires arguant avec fièvre et passion que les racines de l’arbre sur lequel ils étaient perchés ne purent jamais être autrement que parfaitement droites et rectilignes. Les taupes, que l’on n’écoute pas car elles sont laides et gratouillent la merde, leur affirmaient pourtant depuis des lustres que les racines étaient courbées, tordues, serpentaient et s’agitaient en tous sens, de manière indescriptible et totalement imprévisible.
Les oiseaux continuent encore aujourd’hui de criailler dans les arbres, alors que les vers que daignent bien leur laisser les taupes vivent encore et depuis toujours dans la terre.